Suivre ma vie rose

Picasso, le sein rebelle

1 novembre 2020

Picasso ne s’est pas décidé à changer de peau. Visiblement, bien installé dans mon corps, il joue avec mes seins. Sa vision un peu défigurée de la vie…. fait qu’il a décidé que le sein droit se barrerait à droite et vers le sol. 
Le gauche… semble incarné par un militaire : toujours fixe, bien droit. Serait-ce le Général de Gaulle ? 
Et moi, je suis au milieu. Là, à les regarder.
Vous allez me dire : il faut que tu parles à Picasso… qu’il sorte de ton corps. Qu’il arrête de défigurer ton visage quand tu te regardes dans le miroir, même si tu n’as pas perdu ton sourireJe lui ai parlé. Visiblement, mon idée d’un corps entier et équilibré n’est pas sa tasse pour le moment. Mais je ne doute pas que la douceur et la ténacité de ma chirurgienne. Elle a d’ailleurs déjà réussi à lui faire accepter quelques changements pour mon plus grand bien. 
Et moi, là-dedans… 9 opérations dont 3 pour décider Picasso… c’est pénible. Alors j’oscille (non pas par le déséquilibre corporel 😉 entre espoirs, perplexité et agacement. Je l’aime Picasso. Mais sur les toiles. 
Laissons Picasso et le Général de Gaulle discuter et essayer de trouver un terrain d’entente.et parlons d’Einstein (Pardon, de moi !!! ;)))))
Je ne suis pas du genre à me lancer des fleurs, mais cette épreuve m’apprend.

1. J’ai bien choisi mon mari !!!! J’ai un homme en or qui m’a toujours dit la vérité, qui n’a jamais exprimé de dégout, d’impatience. Mais seulement de l’amour
2. Vivre avec une poitrine en transition, c’est long. Et je me savais patiente, mais pas à ce point.
3. Je n’ai pas encore tué les personnes qui donnent des leçons de vie alors qu’elles ne sont pas concernées. Genre « tu devrais parler à tes seins ». Je parle à mon corps et je le remercie chaque jour d’être en vie. Je ne remercie pas les personnes qui culpabilisent.
4. J’ai 48 ans, et je reste belle (même si j’ai beaucoup de mal à le reconnaître). 


Photo de Géraldine Aresteanu prise en Octobre 2020. (ma fée)La dernière chirurgie a été réalisée par Dr SAFARTI Isabelle de l’Institut du Sein. Je la remercie de m’avoir dit « Une double reconstruction, c’est très long et difficile. Ce que vous vivez est normal » « et là, ce que je vois, c’est déjà beaucoup mieux ». En me disant ceci, elle m’a donné de l’espoir. 

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