Billet d'humeur

Les différentes reconstructions

8 octobre 2019

Entrer dans le monde de la reconstruction « mammaire », c’est entrer dans un monde parfois un peu obscure. Et lors d’une reconstruction dite « immédiate », notre cerveau n’a pas forcément la capacité à gérer à la fois l’annonce d’un cancer, l’annonce d’une ablation, un deuil et le choix d’un type de reconstruction. Aussi, je vous conseille de prendre le temps (dans la mesure du possible) et de VOUS (vous, vous et vous) ECOUTER.

Je ne préconise pas plus une technique qu’une autre. Votre choix doit dépendre de la connaissance que vous avez de votre corps, et de votre envie. Et, petit conseil, méfiez-vous des lobbyistes 😉

J’ai personnellement choisi une reconstruction par prothèse car j’ai des souci avec mon dos et pas assez de matière pour un DIEP. Et je ne le regrette pas car ça a été mon choix, malgré le fait d’avoir croisé beaucoup de personnes qui m’ont dit « Quoi, mais il faut faire un DIEP ou autre…. ».

Voici un article réalisé par Santé magazine qui synthétise les différentes possibilités :

La reconstruction mammaire par prothèse

Pour qui ? Concerne des femmes qui ont des seins petits ou moyens, et dont la peau est suffisamment souple. La prothèse est placée sous le muscle pectoral.

Avantages : l’opération est plus rapide, les suites opératoires plus simples (quatre jours d’hospitalisation). Elle ne crée pas de cicatrice supplémentaire, car le chirurgien réincise au même endroit.

Inconvénients : la prothèse peut se rompre (silicone) ou se dégonfler (sérum), former des vagues ou des plis ou durcir jusqu’à former une coque nécessitant son retrait. De plus, les deux seins ne vieillissent pas au même rythme et il faudra peut-être remplacer la prothèse (tous les dix à quinze ans).

La reconstruction mammaire par grand dorsal

Pour qui ? Des femmes dont la quantité ou la qualité de peau est insuffisante. Un lambeau (peau, vaisseaux, muscle) est prélevé dans le dos sous l’omoplate, puis modelé à la place du sein. Si la poitrine est importante, une prothèse ou des cellules graisseuses sont ajoutées.

Avantages : la symétrisation de l’autre sein n’est pas toujours nécessaire. Le résultat est stable dans le temps et, en l’absence de prothèse, naturel. De plus, le risque de destruction de la peau (nécrose) est très faible.

Inconvénients : les cicatrices sont situées dans le dos et sur le sein. Les suites opératoires sont douloureuses, notamment au niveau du dos.

L’inconfort, gênant pour dormir ou conduire, persiste plusieurs semaines. D’ailleurs, le bras concerné perd un peu de force musculaire. Enfin, il existe un risque d’hématome et de lymphocèle (accumulation de la lymphe) dans le dos.

La reconstruction mammaire par grand droit

Pour qui ? Préconisé pour les femmes qui ont du ventre et dont la quantité de peau au niveau de la poitrine est insuffisante. Le muscle abdominal (grand droit), la peau et la graisse du ventre remodèlent le sein.

Une plaque en métal est posée au niveau du ventre pour solidifier la paroi abdominale fragilisée.

Avantages : l’aspect du sein est très naturel, et le ventre devient plat.

Inconvénients : l’intervention est lourde. Elle nécessite jusqu’à dix jours d’hospitalisation. Les cicatrices sont importantes, et une nécrose partielle du lambeau est possible. Cela, même avec un chirurgien aguerri à cette technique. Surtout, la paroi abdominale est fragilisée, gênant longtemps – voire définitivement – les mouvements qui sollicitent le ventre.

Difficile de se lever du lit sans se mettre sur le côté, ou d’un tabouret sans s’aider des mains, et impossible de pratiquer de nombreux sports.

La reconstruction mammaire par DIEP

Pour qui ? Celles qui ont suffisamment de ventre. « Nous prélevons la peau et la graisse du bas du ventre (ou de la fesse) avec, pour l’irriguer, une artère et une veine, et à l’emmener au niveau du sein, en rebranchant l’artère et la veine au niveau du thorax », explique le Pr Lantieri, spécialiste en chirurgie plastique au CHU Henri Mondor à Créteil.

Avantages : le résultat est plus naturel, et le sein reconstruit évolue normalement. Le ventre devient plat et le muscle abdominal est conservé. Peu ou pas de douleurs postopératoires.

Inconvénients : l’opération par Deep inferior epigastric perforator (DIEP) est longue, la cicatrice de 30 cm située au-dessus du pubis et autour du nombril très inconfortable. Impossible de dormir sur le ventre pendant plusieurs semaines. Cette opération nécessite une parfaite maîtrise chirurgicale.

« Le risque de nécrose est alors inférieur à 5 % et est équivalent à celui du TRAM (Tranverse rectus abdominis myocutaneous) », précise le spécialiste.

Quelle que soit l’opération choisie, la reconstruction du sein n’a pas d’impact sur la rechute locale ou métastatique de la maladie. Il est exceptionnel qu’elle gêne la guérison et la surveillance des seins.

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