Suivre ma vie rose

Dessiner pour soulager

8 octobre 2020

Le jardin secret
Petite, je m’endormais en visualisant des fleurs. Leurs tiges se balançaient au rythme d’un vent imaginaire. Elles étaient comme un trésor, gardées précieusement au fond de mon coeur. Chez ma tante et mon oncle, secrètement, parfois, au petit matin, j’allais me perdre dans le jardin. Le parfum des fleurs m’enivrait et la beauté de la rosée m’étonnait. Croquer un abricot, humer le lilas me soutirait des soupirs de bonheur. 
Ce jardin imaginaire m’échappait d’un quotidien marqué par la maltraitance (de la part de mes géniteurs).


Les totems 
à 18 ans, une fois mes bourreaux condamnés, j’ai décidé de mettre sur papier mes émotions. J’ai laissé mon cerveau griffonner son malêtre. Mon inconscient s’est mise en branle…et après 3 séances de dessin dans une école, un jour, je monte les marches…. et j’aperçois mes dessins mis en exposition. Je n’ai pas supporté la vision de ses totems brisés. Je ne mettais aperçue de rien. Sur du papier noir, ma main s’était mise à dessiner des bâtons rompus, dans tous les sens. J’ai arrêté le dessin. Ma douleur hurlait. J’ai préféré qu’on hurle ensemble chez un psy. 


Le déclic crayonné
à 46 ans, lorsque l’on m’a annoncé mon cancer, j’ai senti un vide immense, un peu comme un trou d’aspiration. J’ai senti mon conscient partir, j’étais en train de m’échapper, de fuir un trop-plein. (ma tante venait de mourir). Intuitivement, mes mains sont allées chercher des crayons. Il fallait que je dessine des fleurs.


Revivre avec le dessin
La ligne apparaît et je suis déjà loin. Mon crayon glisse, mon esprit se fluidifie, mon cerveau se débranche… je ne suis plus là. 
Je vois ma main s’agitait, des courbes apparaissent avec une certaine sensualité, je n’entends plus la douleur psychologique et physique. En plus de produire quelque chose, qui me donne une valeur ajoutée pérenne, ma confiance revient dans ma capacité à réaliser de mes mains une oeuvre (par oeuvre, on entend toute oeuvre.  Un dessin que vous ou d’autres jugeraient raté est une oeuvre. Car c’est une victoire de FAIRE).


La douleur et l’arthérapie
Mon expérience me permet d’identifier les moments où j’ai vraiment besoin de me droguer avec mes coups de crayon. Lorsque le stress apparaît (l’approche d’une énième opération)Lorsque la douleur apparaît (c’est particulièrement efficace lorsque vous sentez une douleur arriver, et que vous êtes en attente que le comprimé prenne le relais).Lorsque le comprimé ne suffit pas, généralement, l’arthérapie permet d’augmenter son effet du fait que le cerveau se débranche. 

La science et la pratique artistique
Je laisse la main aux chercheurs : 😉 « Les chercheurs ont demandé à 26 personnes de s’adonner à ces diverses pratiques artistiques pendant quelques minutes et ont mesuré l’activité d’une zone particulière de leur cerveau : le cortex préfrontal médian, impliqué dans le circuit de la récompense, à l’origine du sentiment de plaisir. Ils ont constaté que l’activité de cette région augmentait quand les participants coloriaient, dessinaient ou laissaient juste le crayon courir au fil de leurs envies. « Cela suggère qu’il y a un plaisir inhérent à l’activité artistique, indépendamment du résultat final », déclare Girija Kaimal, l’un des auteurs de l’étude.Un questionnaire a confirmé que les participants avaient trouvé ces pratiques agréables et relaxantes. Cette découverte cadre bien avec d’autres observations, ayant montré que les activités artistiques entraînent une réduction de la concentration sanguine de cortisol, l’hormone du stress, et améliorent l’humeur. Ou encore qu’elles augmentent la présence d’ondes cérébrales dites alpha, caractéristiques d’un état de relaxation.Les participants ont aussi évalué leur propre créativité, en estimant leur degré d’accord avec cinq affirmations, telles que  : « J’ai de bonnes idées », et  : « Je sais résoudre les problèmes ». Le point intéressant est que cette évaluation était réalisée avant et après les activités artistiques, qui ont entraîné une nette amélioration de la note. Quelques minutes de dessin, de coloriage ou de gribouillage suffisent donc à nous faire sentir plus créatifs. »Article de Guillaume Jacquemont (Cerveau & Psycho)
Voilà ce qui devrait vous convaincre ;)))

Débuter sereinement : mes astuces
Rien de pire que la page blanche pour se mettre en échec et se sentir nulle.  Personnellement, j’ai commencé avec ce livre d’apprentissage : 200 plantes à dessiner en 2 traits 3 mouvement de Dean Peggy. (en livre, environ 16 euros). Puis, un crayon critérium, un set de 6 feutres Sakura Pigma micron – 9 euros. Un beau bloc, en format A3 (c’est important d’avoir un beau bloc, pour le moral) acheté dans un magasin Action 3 euros.Soit 28 euros. Mes sources d’inspiration : Instagram avec le #doodle #doodling 

à vos crayons 😉